Comme surgie d'une nouvelle de Tchekhov, c'est une isba géante en
bois de bouleau vert qui bleuit avec la nuit. A défaut d'avoir encore fait pleinement ses preuves comme outil artistique, la Cabane est une réussite esthétique. Navire corsaire de Georges Lavaudant lors de son intronisation à la tête de l'Odéon en 1996, la Cabane fit ses débuts sur le parvis du théâtre de l'Europe, et devait être le fer de lance d'une nouvelle politique de décentralisation. Avec une structure mobile et souple, donner à voir à un public élargi, partout en France et au-delà des frontières, des spectacles de qualité, petites formes conviviales et chaleureuses dans la tradition des troupes foraines. Avec, en prime, restauration, vodka et vin chaud. La fête, partie en fanfare avec une programmation prestigieuse (Olivier Py, Jean-Claude Gallotta, flamenco à tour de bras, etc.) mais un peu bâclée, a tourné court.
Convoi de poids lourds. Le mastodonte de 60 tonnes avec sa jauge de 190 places, ses 30 m de long sur 15 de large et 7,50 m de hauteur sous barreau, s'est vite révélé incapable de remplir son cahier des charges, qui prévoyait, selon ses architectes (Yves Samson, Jean-Paul Chabert et Rudy Termote), un montage en trois jours, et un jour et demi de démontage. Trop lourde, trop chère à transporter il faut pour cela un conséquent convoi de poids lourds , la Cabane, dans ses trois ans d'existence, n'a que très peu voyagé. Amarrée après Paris au bout d'une rade de Brest, entourée de deux gros remor