Dans un court texte reproduit dans le dossier de presse, le
cinéaste-critique-vélocipédiste Luc Moullet écrit à propos de Fin d'été d'«un ton de liberté, apte à faire naître des surprises: on ne sait jamais sur quoi on va tomber». C'est rien de le dire. Fin d'été est un premier film réalisé par des frangins avec les subsides octroyés par les Régions (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées) et le conseil régional d'Ile-de-France, distribué aujourd'hui par POM (Paris-Ouagadou-Montréal films). Un certaine marginalité, à l'instar de Solo Tu d'Arnaud Dommerc et Anne Benhaiem, se trahit donc dans ce moyen-métrage rustique. Marge qui se trouve être aussi le sujet du film. On y voit les amours contrariées d'un informaticien en fin de droit, Edouard (Philippe Suner, parfait dans un registre borderline) avec une blonde anglo-saxonne en fin de mémoire sur le déclin du socialisme, Diana (Pia Camilla Copper, au jeu rieur). L'action, qui se déroule dans la vallée de la montagne Noire entre l'Aude et le Tarn, démarre par un prologue ironique sur les vacanciers (en général) et se poursuit par un ensauvagement montagnard sur l'état de vacance (en particulier).
Contrepoison. Fin d'été se penche en effet sur une population en roue libre à tous les paliers, économique, sentimental, temporel. C'est un peu le «désert français» revu et corrigé ici par les données de pointe («Internet» prononcé «interné» par une protagoniste), une plongée dans l'arrière-arrière-pays préhistorique agrémenté de techno. Où