C'est une page noire de l'histoire de France qu'ont présentée hier,
avec émotion, les responsables des Archives nationales qui publient l'inventaire de documents des archives du Commissariat général aux questions juives (CGQJ) dit «fonds AJ 38» (1). Dorénavant le public pourra librement accéder à ces archives entreposées depuis la Libération. Une nouvelle étape dans l'ouverture des archives de la Seconde guerre mondiale, fermées depuis un demi-siècle, et dont Lionel Jospin a réclamé qu'elles soient plus accessibles afin «de perpétuer la mémoire des événements qui se déroulèrent dans notre pays entre 1940 et 1945» Mars 1942-1944. Le Commissariat général aux questions juives, «bras armé» de la politique antisémite et de la collaboration du régime de Vichy à la Solution finale, avait été créé le 29 mars 1942 par le gouvernement de Pétain à la demande des Allemands. Vichy avait déja mis en place sa législation pour exclure les juifs de la société française avec la loi sur la dénaturalisation (22 juillet 1940) et le premier statut des juifs (3 octobre 1940). Le Commissariat sera dirigé par Xavier Vallat (condamné à la Libération), remplacé en mai 1942 Louis Darquier de Pellepoix (condamné par contumace, il terminera ses jours réfugié en Espagne). Les 1100 personnes qui ont travaillé à cette administration antisémite ne seront pas inquiétées. En 1944 le dernier directeur, Joseph Antignac, s'empressera d'effacer les traces du CGQJ en brûlant nombre de documents.
Le CGQJ a rédigé