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Libération

Le maccarthysme réhabilité. Des historiens américains considèrent que la réalité du complot communiste justifiait certains excès.

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publié le 17 mars 1999 à 0h10

Washington de notre correspondant

L'oscar décerné «pour l'ensemble de son oeuvre» à Elia Kazan par le comité directeur de l'Académie du cinéma l'a été à l'unanimité. Mais il ne fait pas l'unanimité à Hollywood. «Nous vous demandons d'exprimer votre réprobation de la décision indéfendable et insensible de l'Académie», pouvait-on lire le mois dernier dans un appel publié dans le Hollywood Reporter et le Daily Variety, deux des journaux les plus lus du monde du cinéma. «N'applaudissez pas M. Kazan. Restez les bras croisés pour montrer aux spectateurs du monde entier qu'il y a encore à Hollywood des Américains qui n'acceptent ni la chasse aux sorcières, ni les délateurs.» Il est douteux que ce boycott de l'hommage à Kazan trouble beaucoup la cérémonie de remise des 71es oscars, le 21 mars. La polémique est d'abord le fait d'une poignée d'octogénaires dont la carrière fut brisée par la «chasse aux sorcières» lancée par le sénateur McCarthy et dont Kazan, 89 ans, devint le plus célèbre des «collaborateurs» en dénonçant en 1952 neuf de ses anciens camarades du Parti communiste des Etats-Unis (PCUS). Bernard Gordon, 79 ans, par exemple, scénariste et animateur du Comité contre le silence, qui appelle au boycott des ovations. Il ne voit en Kazan que «le mouchard le plus célèbre de la guerre froide», un homme dont «le sommet de la carrière fut sa contribution à une des pires violations des libertés fondamentales» dans l'histoire des Etats-Unis.

Preuves irréfutables de l'espionnage sov