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Libération
Critique

Une ado lunaire, toquée de son prince charmant Jimi, va combler son désir de grossesse en volant un bébé: «Rosie» est une histoire belge bien allumée. Prince-moi, je rêve Rosie de Patrice Troye, avec Aranka Coppens, Sara de Roo, Frank Vercruyssen, Joost Wijnant. Durée: 1h37.

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publié le 17 mars 1999 à 0h10

Le seul fait que les frères Dardenne (auteur de l'insurpassable la

Promesse) aient manifesté leur affection pour Rosie, sa vie rêvée dans sa tête de la réalisatrice flamande Patrice Troye suffit à justifier qu'on s'y intéresse. Effectivement la jeune Rosie, 13 ans, est intéressante. Accrocheuse en tout cas rien que par son physique de rescapée d'un accident de poids lourds. Sa soeur est sa mère. On a à peine fait connaissance de son physique intrigant qu'à l'occasion d'un retour en arrière biographique sur le mode du «vous ne me croirez jamais» sa morale s'étale, encore plus étonnant. N e serait-ce que parce qu'il va très vite s'avérer que Rosie vit avec sa soeur Irène qui, pour cause de coquetterie et de drague, cache à tous, et surtout à ses amants, qu'elle est en fait sa mère. Déjà c'est pas banal comme famille. Mais, championne du fantastique social, la petite Rosie s'emploie à épaissir encore plus le potage. Rêveuse, c'est rien de le dire, Rosie tire tous les fils de son environnement immédiat pour les tricoter autrement. Menteuse et mythomane, ce qui est une affaire courante dans son milieu (prolos sans plus) où tout le monde, à commencer par sa fausse vraie mère, lui raconte des histoires.

Jimi, son prince. Mais la grande affaire de Rosie, c'est Jimi, adolescent blond à peine plus vieux qu'elle, et beau comme un rocker. Avec lui elle va surmultiplier ses capacités à retapisser le réel. A ses yeux, une vague friche industrielle devient un adorable salon de réception e