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Libération

Flash-back, l'actualité de la cinéphilie. La Soif de Welles assouvie Remontée selon ses indications, «la Soif du mal» ressort.

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publié le 19 mars 1999 à 0h12

«Eh quoi! me direz-vous, que de foin pour un petit film policier

alimentaire, dont Welles écrivit le scénario et les dialogues en huit jours, dont il n'eut pas même le droit de surveiller le montage final dans lequel on inséra une dizaine de plans explicatifs qu'il s'était refusé à tourner, film de commande qu'il n'a lui-même jamais vu achevé et qu'il renie avec violence», écrivait François Truffaut, avant d'ajouter: «Je sais tout cela" mais aussi que ce film, Touch of Evil, est le plus libre qu'on puisse voir.» Cela tombe bien, ce Touch of Evil (en français la Soif du mal), réalisé par Orson Welles, nous pouvons le revoir. Et, dans une forme inédite, remodelage réalisé d'après un mémo de 58 pages signé par Welles lui-même, plutôt que dans la version tripatouillée par la Universal que l'on connaissait jusqu'alors.

Pour expliquer cet événement, il faut revenir en 1957. Depuis dix ans, Welles, l'ex-«wonder kid» de Hollywood, le réalisateur de Citizen Kane entré en dissidence après la Splendeur des Amberson, vagabonde dans le monde. Surtout en Europe, où il passe sa vie à essayer de réunir l'argent nécessaire à la production d'Othello (1952), puis de Monsieur Arkadin (1955). En 1957 donc, la société Universal détient les droits de The Badge of Evil, un roman policier médiocre qu'elle veut porter à l'écran. Elle a l'idée de le faire adapter par Welles et lui confie l'écriture du scénario. Pourtant bourré d'invraisemblances et de clichés, son script a le bonheur de plaire aux comm