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Libération

Languedoc-Roussillon: rejet des subventions.

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par Henri FRAISQUE
publié le 20 mars 1999 à 0h13

«Le concert de ce soir sera le dernier. Je vais devoir licencier 30

de mes musiciens»: René Koering, directeur du Philharmonique de Montpellier, a accueilli ainsi le rejet des subventions aux associations culturelles, voté vendredi par le Conseil régional du Languedoc-Roussillon. Un an après avoir porté Jacques Blanc à la présidence de la région, le Front national a obtenu vendredi ce qu'il avait exigé d'entrée: la tête de trois artistes montpelliériens, accusés de faire régner une «dictature de la gauche» sur la culture. Jacques Blanc avait cru la jouer fine en proposant d'attribuer les deux tiers du montant précédent des subventions à certaines institutions culturelles, le versement du solde étant conditionné à la signature d'une convention avec la Région. Celle-ci précisait notamment que les acteurs culturels devaient rester neutres et s'engager à s'abstenir «de porter atteinte à l'institution régionale en tant que collectivité territoriale démocratiquement élue», en d'autres termes: plus question comme l'avait fait le directeur du théâtre des Treize Vents, Jean-Claude Fall, de dénoncer l'alliance de Jacques Blanc avec un «parti d'inspiration nazie». Paradoxe: il a fallu que la gauche (PS et PC confondus) joigne ses 29 voix à celles des 6 élus lepénistes, pour que soient rejetées, pour l'instant, par la Commission permanente du Conseil régional les subventions accordées au Centre dramatique nationale des Treize Vents, au Philharmonique de Montpellier et au Centre chorégra