Maubeuge envoyée spéciale
Dreadlocks en bataille et minois très Spice Girls, les ados de Kung Fu livrent le Best of de leur mal-être sur fond de musique tendance et d'images vidéo. Enfants du mix, du zap et de l'interactif, ils déballent leurs histoires comme ils les vivent, à toute allure, sur une scène qui tient davantage du podium des défilés de mode que des planches de théâtre. Sexe, fantasmes, drogue, angoisses et drames quotidiens, le tout assaisonné par deux DJ surexcités, qui, sitôt le spectacle fini, ont transformé le Manège de Maubeuge en véritable boîte de nuit. Résultat, en une heure à peine, les trente mômes de Gand (Belgique) ont remporté un succès à tout casser. Best of aura marqué la 13e édition du festival international de théâtre Via, qui s'est tenu à Maubeuge du 12 au 23 mars.
Les jeunes sont épatants. Que le spectacle fasse événement auprès de lycéens qui s'y reconnaissent comme dans un miroir, rien de très étonnant. En revanche, il est plus surprenant d'entendre de la bouche de professionnels que ces jeunes qui, surtout, «ne se prennent pas pour des artistes» remettent en question la création théâtrale par leur spontanéité et leur impudeur. Ils sont épatants, nous dit-on, parce qu'ils se fichent du théâtre. Lors du débat intitulé «La scène à l'arraché», qui regroupait, toute la journée de vendredi, artistes, enseignants et responsables d'institution autour des adolescents et du théâtre, diffuseurs et producteurs y sont allés de leur petite recette pour