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Libération
Critique

Théâtre. Etonnant spectacle mi-pro, mi-amateur, «Elysée Polka», vivifiant. La Ferme du Bonheur à la noce

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publié le 26 mars 1999 à 0h22

Le vent peut bien souffler sur la Ferme du Bonheur, la soupe y est

accueillante et le vin chaud. C'est au beau milieu d'un terrain vague, coincé entre l'autoroute, le RER et une cité de Nanterre, que l'on peut y goûter les soirs de spectacle. C'est là que Roger des Prés a choisi de s'installer, il y a six ans, pour faire du fromage de chèvre et récupérer ceux dont plus personne ne veut. «Clochards, réfugiés politiques, gamins prostitués, petits délinquants" Chez moi atterrissent tous les damnés de la terre.» Le maître des lieux, qui cultive le goût de la formule et cite volontiers les poètes, a fabriqué une scène de fortune où il présente ses propres spectacles et accueille des compagnies extérieures.

Un improbable amour. René Chéneaux ne pouvait rêver mieux pour son Elysée-Polka, troisième volet d'une trilogie sur la transmission et l'errance qui se modifie sensiblement au fil des villes qu'il traverse et des rencontres qui se nouent. L'aventure a commencé il y a un an autour d'une poignée de comédiens professionnels et d'une dizaine d'amateurs. A chaque étape, d'autres rejoignent la troupe du Kick Théâtre pour former les choeurs des anciens et des enfants et venir enrichir le texte de leurs récits.

La trame écrite par Chéneaux évoque un improbable amour entre une femme d'âge mûr et un jeune garçon, la rencontre de plusieurs générations. L'auteur, qui revendique un théâtre du réel, a mêlé des témoignages à sa fiction pour «parler des gens et de la vie comme elle est». Par exe