«Eh m'sieu, j'pourrais avoir une dédicace pour Mélissa?» La vedette
s'exécute. Trente secondes plus tard, rebelote: «Eh m'sieu, j'pourrais en avoir une autre, pour Deborah?» Nouvelle signature. Observation de l'admirateur: «J'ai mis plus de temps pour avoir celle de Joey Starr.» Puis c'est la séance photo, au moyen d'un appareil jetable. D'autres fans vont continuer à défiler avant le début du spectacle proprement dit. Car la vedette en question n'est pas encore Jamel, mais Christophe Dechavanne qui, comme Claude Berri, Alain Chabat ou Joey Starr, a rallié ce jeudi soir la Cigale qui affiche déjà presque complet pour plus d'un mois afin de juger sur pièce du nouveau phénomène: Jamel Debbouze, 23 ans, citoyen de Trappes, 78190, dont l'ascension fulgurante en deux ans n'aura pas échappé à la jeunesse «black-blanc-beur» qui constitue du reste la quasi-totalité de l'auditoire. De telle sorte que si l'on fait abstraction des fauteuils, la salle ordinairement dévolue à la musique suggère plus le concert de rap (qui sert d'ailleurs de fond sonore avant le début du show) que le théâtre bourgeois où préféreront séjourner tels Bedos, Devos ou Lemercier. Métalanguage. De fait, pour ses vrais grands débuts sur scène (un premier spectacle, C'est tout neuf, lui avait permis d'arpenter quelques petits lieux parisiens), d'autant plus attendus qu'on le guette désormais au coin du bois dans un secteur aléatoire le one-man show où la relève se nomme également Eric et Ramzy ou Gad