Le fer d'une cognée fendant l'air sous la pluie (en pleine nuit au
fond de la forêt) décapite une jeune femme, ensanglantant et pulvérisant la vitre gauche de la camionnette où se joue le drame dans la foulée. Ce n'est que le prégénérique; que vont-ils pouvoir faire après ça, s'ajoutant à la bande-annonce déjà dispendieuse, sans compter l'affiche: «Vous adorez avoir peur, vous allez peut-être le regretter»? Slogan faux mais film pas mal. Un peu gore («goret»?) assurément (plusieurs haches, dépeçages, cadavres), teasing au stress ne confinant jamais à l'angoisse, ce huis clos sur campus gothique d'Urban Legend est plutôt bien boutiqué («des horreurs»).
Une «urban legend», pour commencer, ainsi qu'exposé didactiquement d'entrée (en amphi, par un prof de socio barbichu suspect), est une variante de nos «rumeurs»: l'araignée du Mexique dans le yucca, Richard G. qui se fait enfiler des rats dans l'anus, Isabelle A. qui a le sida tu savais pas?" La «légende urbaine» transmettrait une morale (ne laissez pas vos enfants seuls), via des horreurs prétendues vraies. Exemples: le monstre à l'arrière de la voiture; ou la «bande des phares» (ils roulent dans le noir tous feux éteints, le premier qui fait des appels en les croisant signe son arrêt de mort: demi-tour, poursuite, massacre). Et si l'une de ces balivernes qui font l'ordinaire potinier des yuppies de Pendleton se vérifiait? Suivant cet argument spéculatif, le film développe une galerie de portraits juvéniles (blancs) et de situ