Menu
Libération
Interview

«La culture est prise en otage»

Article réservé aux abonnés
Victime de la guerre politique des subventions en Languedoc-Roussillon, Mathilde Monnier craint de ne pouvoir faire vivre son centre chorégraphique.
publié le 8 avril 1999 à 0h37
(mis à jour le 8 avril 1999 à 0h37)

Mathilde Monnier est directrice du Centre chorégraphique national de Montpellier. Les subventions de son centre sont suspendues (Libération du 22 mars 1999) à la décision politique de la région Languedoc Roussillon (1).

Votre dossier de demande de subvention est suspendu. Qu'allez-vous faire?

Je ne suis pas la seule dans ce cas, l'orchestre et le centre dramatique aussi. Le dossier va être représenté mais nous ne savons pas quand. Il a été rejeté une première fois, les socialistes, les communistes et les lepénistes ayant voté contre, pour des raisons certes différentes. Mais ce qui est tout aussi important, c'est que la convention de partenariat proposée par Jacques Blanc a été retirée dès le début de cette même séance du 19 mars. Cette convention, qui doit lier 27 associations et la Région, est idéologique. Elle demande aux artistes un devoir de réserve en échange de la subvention (2).

Quelle est la solution?

Je ne sais pas. Nous avons un budget de 10 millions de francs, avec 6,5 millions de subvention dont 1,8 de la région. Je ne veux pas penser que sa suppression soit possible. Et pourtant, il y a des précédents puisque le festival Montpellier Danse et le festival Méditerranée ont déjà été touchés, leurs subventions de 1998 supprimées. Je ne peux pas toucher à mon équipe. Pour l'instant, je ne me place pas dans une opti- que individuelle. Nous avons constitué un collectif citoyen et culturel, qui réunit des artistes, mais aussi des universita