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Libération
Critique

Chanson. Il retrouve le parolier Pierre Philippe pour un hommage au music-hall. Guidoni, rideau sur le siècle Fin de Siècle Guidoni au théâtre Sylvia-Montfort. Jusqu'au 9 mai. Tél. 01 45 31 10 96.

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publié le 15 avril 1999 à 0h44

Près de vingt ans après ses premiers succès pygmalionisés par Pierre

Philippe, Jean Guidoni s'est remis entre les mains de son créateur, naguère adaptateur de Fassbinder pour Ingrid Caven. Un pari risqué: retravailler avec Pierre Philippe, c'était renvoyer à l'image du jeune homme que n'est plus Guidoni.

Depuis la dernière fois qu'on l'avait vu, à l'Européen, chanter son Malbonneur, Guidoni a minci. Fin de siècle n'est pas un tour de chant ou un récital, mais un véritable spectacle de deux heures. Ouverture, avec orchestre copieux: cordes, cuivres, rythmique (dont un xylophone très présent), mené au piano par Mathieu Gonet. Sur l'introït J'ai marché dans les villes (musique de François Hadji-Lazaro), Guidoni s'at-tribue l'autobiographie d'un sexagénaire itinérant, Pierre Philippe, connaisseur du cabaret berlinois. De là, on part dans les nuages avec Plein vol, pot-pourri sur l'aviation, de Viens dans mon aéroplane du Fragson d'avant-guerre à l'Hôtesse de l'air de Dutronc. Premier hommage au music-hall.

Né à Toulon, Jean Guidoni se devait de chanter la ville où il fit ses débuts. Grave et sincère, il évoque les troubles de sa jeunesse, la flotte qui a déserté la rade, la bourgeoisie FN qui tue sa ville, «les derbourkas voilées près de la plage.» L'Etoile en morceaux, plus léger, parle d'un figurant qui prête son anatomie par bribes. Voluptés d'Orient dérape des années 30 à la réalité: que sont devenus les enfants d'une peinture orientaliste? J'habite à Drancy s'interroge sur les