Le plus grand musée du monde gît sous les eaux. Nul n'en connaît le
nombre, mais des centaines de vaisseaux ont coulé au fil des siècles dans le fracas des tempêtes ou des batailles, emportant, dans le secret des profondeurs, amphores romaines, malles Vuitton, épices des Indes, porcelaine de Chine, canons ou caisses d'or. A partir de lundi, les experts de 80 pays vont se réunir pour une semaine à Paris, au siège de l'Unesco (l'organisation des Nations unies chargée des sciences et de la culture), pour rédiger une convention internationale de protection du patrimoine sous-marin. Il n'existe, en effet, aucun document juridique sur cette question, qui n'a pratiquement pas été traitée dans la convention sur les droits de la mer de 1982. La partie ne sera pas facile, tant les grandes puissances maritimes, comme les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni ou la France (1), voient d'un mauvais oeil les restrictions à leur liberté d'action. Quant aux chasseurs de trésors, ils crient au scandale et exercent une influence directe sur la représentation américaine, au point que l'un d'eux a fait partie de la délégation à une précédente réunion d'experts. Il est vrai que le projet de convention veut s'opposer, par principe, à toute exploitation commerciale des sites, considérée comme contraire à la valorisation scientifique et culturelle des épaves.
Dilapidation des trésors. Aujourd'hui, certains Etats s'efforcent d'exercer un contrôle sur leurs eaux territoriales (habituellement de 12 mille