Le système informatique (SI) de la Bibliothèque nationale de France
sera-t-il opérationnel un jour, et à quel prix? Miné par les pannes, à l'origine de la grève dure du personnel de la BNF l'automne dernier, le système conçu par la société Cap Gemini alimente une ambiance délétère sur le site. La section CFDT de la bibliothèque a fait monter la température en rendant public un rapport virulent qui met notamment en cause le pilotage interne du projet.
Le syndicat pointe le retard considérable de l'installation des différents systèmes. «Déjà plus de vingt-deux mois de retard par rapport aux engagements initiaux de livraison d'une version 1 complète», avec des défaillances répétées et un glissement budgétaire du marché initial (280 millions de francs) chiffré à 41% par la CFDT. Cette première version du SI n'a toujours pas été déclarée bonne pour le service. Or, elle ne concerne qu'une petite part du système. Dépôt légal, acquisitions, catalogage, reliure, conservation dépendent des versions 2 et 3 inscrites aux calendes grecques dans ce tunnel informatique" «Abus de pouvoir». Le rapport syndical s'en prend vertement à la direction des opérations du SI, accusée d'afficher «une confiance arrogante» dans l'«abus permanent de pouvoir». Son responsable, Serge Salomon, pratiquerait un mode de gestion «caractérisé par le terrorisme, la division, une méconnaissance de la répartition des tâches, source de chevauchement et d'incohérences (")». «Avec tous les gens placardisés, on pourrait