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Libération

Un chasseur français en pointeFrank Goddio incarne la génération hight-tech

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publié le 16 avril 1999 à 0h47

Il a retrouvé des sphinx dans le port d'Alexandrie, repart bientôt

aux Philippines et a signé un contrat avec Cuba. Le plongeur Frank Goddio, 51 ans, impressionne ses confrères. Après les vieux baroudeurs au cuir tanné, ce fils de bonne famille incarne l'irruption de la haute technologie, des financements costauds et du marketing avisé dans l'univers des fouilleurs d'épaves. Goddio n'est devenu un pro de la chasse au trésors qu'après un long détour à terre, d'abord dans la coopération, puis comme conseiller financier de l'Arabie Saoudite.

Appuis généreux. Il a gardé de cette expérience de solides amitiés au Quai d'Orsay qui l'ont aidé à obtenir du CEA un matériel ultrapointu, et lui ont aussi ouvert les portes de la fondation Elf, très généreux mécène de plusieurs de ses expéditions. L'opération sur le galion San Diego aux Philippines, en 1991, puis l'exposition des 6 000 objets remontés par son équipe, se seraient montées en tout à près de 25 millions de francs. Un record.

Malgré ce succès et ses amitiés dans plusieurs musées, Goddio n'a jamais réussi à vaincre les réticences qui entourent son nom dans le cercle de l'archéologie sous-marine «universitaire». On conteste le sérieux de ses fouilles. Pire: un rapport officiel (resté sans suite) portait de graves accusations sur la fouille du San Diego, d'autant que l'utilisation de sociétés off-shore domiciliées dans des paradis fiscaux a donné, à tort ou à raison, un sentiment d'opacité sur la destination de l'argent offert par E