Hamlet. Là est forcément la question, un jour ou l'autre, pour tout
homme de théâtre. Figure de la mélancolie, fils déchiré entre père et mère, idéaliste incapable d'agir, jeune prince pris entre l'ordre ancien et la réalité du monde telle qu'elle se découvre à sa conscience tout juste éveillée" Il existe autant d'interprétations du plus célèbre personnage de Shakespeare que d'acteurs qui ont affronté le rôle. La pièce pourtant ne se livre jamais totalement. Chaque nouvelle lecture soulève d'autres interrogations.
Celles précisément qui tiennent Georg Maria Pauen depuis deux ans et qui le ramènent encore aujourd'hui au Théâtre de la Cité internationale à Paris, après deux passages l'an dernier. Loin de lui, l'intention de porter un Hamlet de plus à la scène. Mais, au contraire, d'explorer par la mise en jeu l'ouverture maximale de l'oeuvre. Créateur d'origine allemande, il a fait irruption sur la scène française en signant Didascalies, avec Evelyne Didi, en 1988. Depuis, on l'a vu dans toute l'Europe avec les projets les plus divers. En Italie, où il a proposé une très libre adaptation de Sur le théâtre de marionnettes de Kleist avec Anouk Grinberg. A Berlin, où il a travaillé sur les présocratiques au Hebbel Theater, puis, avec Armand Gatti qui lui confie le Chant des alphabets d'Auschwitz, traduit et monté au Deutsches Theater. En 1994, il crée la Mission de Heiner Müller à Sibiu, en Roumanie.
Ecriture physique. C'est au festival Théâtre en mai de Dijon, en 1997, qu'il a prés