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Libération

Aznavour-Segundo, duo à en «Morir».

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Les deux stars ont enregistré une chanson à Paris. Echo.
publié le 26 avril 1999 à 0h26

La rencontre a eu lieu samedi après-midi, dans un studio du XIXe arrondissement de Paris. Pour Charles Aznavour, elle marquait ses retrouvailles avec la musique cubaine: il y a presque cinquante ans, il adaptait en français Esperanza, le bolero-cha de Ramon Cabrera. L'idée est venue de lui: il voulait chanter son Mourir d'aimer, en espagnol, avec Compay Segundo. Le doyen (91 ans) de la musique cubaine, qui vient d'achever en Espagne l'enregistrement de son nouvel album, ne s'est pas fait prier: Aznavour est, avec Michel Legrand, le seul artiste français vivant dont le nom dise quelque chose aux Cubains.

«Les deux plus vieux». En trois jours, le groupe a répété Morir de Amor, pour lequel Compay a écrit un arrangement sobre et élégant, avec trois clarinettes. Un moment envisagée, la version bilingue n'a pas été retenue: «A quoi bon, explique Aznavour, je l'ai faite en français, en anglais, en italien" Mieux vaut garder son climat espagnol.» Le producteur Virgilio Fernandez avait quelques craintes: la tonalité originale de la chanson a été modifiée (de ré à mi) pour éviter au nonagénaire des accords trop acrobatiques à la guitare. Mais dès la première prise, Aznavour (qui enregistre sa partie seul) part sans problème un ton plus haut. Les Cubains sont stupéfaits: alors qu'il ne parle que quelques mots d'espagnol, sa diction et son intonation sont parfaites. En trente minutes, le boulot est terminé. Le résident suisse passe en cabine, réécoute et, satisfait, donn