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Libération

La culture du navet : Cette semaine, «Arlington Road» (de Mark Pellington)

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par BAYON
publié le 28 avril 1999 à 0h29

Au début, le malheur est dans la maison. A la fin aussi. A quelques

détails domestiques près. Entre-temps, comme dans une autre Maison Usher «psychotique», on aura pris la mesure du deuil qui affecte, à travers le veuf Michael Faraday (Jeff Bridges) et son fils orphelin, le pavillon de la morte dans l'anonyme rue Arlington.

Ce cadre hitchcockien posé, le drame peut commencer. Autant prévenir les âmes sensibles qu'il est éprouvant et que son «happy end» très spécial laisse troublé. Tout le film, au fait, baigne dans ce trouble. Dès le prégénérique un enfant l'installe, d'un bras en écharpe transformé en moignon rissolé, titubant au milieu de la route en caméra subjective. Le jeune blessé, Brady, secouru par le héros, sert de contact avec le nouveau voisinage de l'autre côté de la «rue», parents reconnaissants et couple amical: Tim Robbins l'architecte (Oliver Grant) et Cheryl (Joan Cusak). Sympathie des gamins aidant, tout dès lors n'aurait plus qu'à aller pour le mieux dans le meilleur des rêves américains possible, sans les lubies paranoïaques de Jeff Faraday. Visiblement choqué par la mort tragique de sa femme, agent du FBI, au cours d'une mission foireuse, énervé d'ailleurs par tout un fatras théorique sur le terrorisme faisant la matière de son enseignement, ne voilà-t-il pas que professeur Faraday se met à soupçonner son nouveau copain? La suite prouvera que le plus inquiétant des deux n'est pas celui qu'on pense.

Arrivé là, on a peut-être compris qu'au coeur de ce Malin