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Libération
Interview

Robert Frank, les mots et les images.

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Réflexions du photographe-cinéaste lors du festival «Visions du réel» de Nyon.
publié le 28 avril 1999 à 0h29

Salle comble au cinéma Capitole de Nyon, pour accueillir Robert Frank, hôte de la cinquième édition de Visions du réel, festival international du cinéma documentaire (1). C’est une rencontre sans enjeu et sans masque entre un photographe-cinéaste et son public du jour. Etudiants curieux venus voir à quoi ressemble ce fameux Suisse qui ne s’appelle pas Jean-Luc Godard, et aficionados de la première heure avides d’avoir les dernières nouvelles de l’auteur des Américains, livre culte publié en 1958 par Robert Delpire. Alors, comment va Robert Frank, 74 ans? Très bien. Toujours en mouvement entre New York et Mabou, son refuge en Nouvelle-Ecosse. Tour à tour grave et facétieux, il se moque des questions suaves qui l’enquiquinent, puis il cherche l’émotion la plus légère quand est abordée la disparition de ses enfants, Andrea et Pablo. Trois heures passionnantes face à un artiste épris de liberté, coupées par la projection de plusieurs films. Du mythique Pull My Daisy (1959), avec la voix de ventriloque de Jack Kerouac, à What I Remember from My Visit with Stieglitz (1998), une cocasserie réalisé avec sa femme June Leaf et un étudiant en photographie, Jérôme Sother. Extraits d’une leçon de cinéma, de photographie et d’amour, offerte par Robert Frank, le vendredi 13 avril 1999, à Nyon.

Jack Kerouac. «Le film s’est d’abord appelé The Beat Generation, et puis, comme la Metro Goldwin Mayer avait protégé ce nom, j’ai dû changer de titre. En ce temps-là