Au jeu des comparaisons, il n'y a pas photo entre les deux Faust à
l'affiche ce printemps sur les scènes hexagonales. Tous les ressorts scéniques déployés à la Comédie-Française se révèlent incapables de maintenir à flot la mise en scène d'Alexander Lang. Alors que le spectacle imaginé à Besançon par Patrick Mélior assume joyeusement sa simplicité (voire sa naïveté). Notons d'abord que nous sommes en pleine actualité Goethe: on célèbre le deux cent cinquantième anniversaire de sa naissance (le 28 août 1749 à Francfort-sur-le-Main). Un prétexte comme un autre pour que le théâtre se replonge dans Faust. En Allemagne, le metteur en scène Peter Stein a lancé un projet par étapes qui doit aboutir l'an prochain à une intégrale de Faust à travers l'Europe. Avant lui, Giorgio Strehler n'avait pas attendu pour signer avec Faust un pacte total (il assurait lui-même la mise en scène, l'interprétation et la musique). Il faudrait encore évoquer, en France, les deux spectacles d'Antoine Vitez (en 1972 et 1981) et le phénoménal Faust-Salpêtrière imaginé par Klaus-Michaël Grüber en 1975. Jamais donnée au Français. Le destin scénique de la pièce de Goethe est loin d'être simple. C'était déjà vrai de la première version (Urfaust, publiée en 1808). ça l'est encore plus avec la seconde version, parue en 1832. On connaît l'histoire de Faust à grands traits (le pacte entre Faust et Méphistophélès, les amours de Faust et Marguerite), on oublie souvent les méandres de l'intrigue et la foule des pe