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Le mécénat, 20 ans et tous ses donsL'Admical a réussi à promouvoir cette pratique au sein des entreprises.

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publié le 7 mai 1999 à 0h54

Financer un ensemble baroque, la restauration d'un tableau du Louvre

ou d'un vitrail de cathédrale va-t-il devenir un must de la communication d'entreprise? Les entrepreneurs français ont dépensé l'an dernier 1,25 milliard de francs en mécénat culturel, deux fois plus qu'il y a dix ans ­ arts plastiques et musique en tête. Un score qui comble une partie du retard pris par la France sur ses grands voisins européens, se félicite l'Admical (Association pour le mécénat industriel et commercial), qui fête aujourd'hui ses 20 ans.

Bienfaiteur. Rien de tel qu'une petite injection de capitaux dans le patrimoine culturel national pour immuniser sa raison sociale contre les remugles d'une image de marque aléatoire. «C'est un formidable plus pour le mental, le moral, le QI des responsables de l'entreprise», clame Jacques Rigaud. Père fondateur et président de l'Admical, cet ancien conseiller d'Etat, ex-chef de cabinet du ministre de la Culture Jacques Duhamel sous Pompidou, président de RTL, fut le premier évangélisateur du mécénat en entreprise. «Il y a vingt ans, les patrons disaient que la culture était l'affaire de l'Etat et qu'ils avaient suffisamment d'impôts à payer. L'administration et le milieu culturel étaient tout aussi méfiants.» On était à cent lieues des managers américains qui, emboîtant le pas à Rockefeller dans les années 60, avaient intégré le mécénat dans leurs choix stratégiques, stimulés, en plus, par les dégrèvements fiscaux. Quelques grands groupes français (Renault