Il faut découvrir un épisode au moins du Décaméron de Boccace dans
la joyeuse version du Théâtre à Spirale. D'ailleurs, autant s'embarquer tout de suite pour l'une des intégrales, puisqu'à peine sorti on a envie d'y retourner. Découpée en cinq stations-spectacles présentées en cinq scénographies et quatre lieux différents, l'entreprise est épatante. Elle a été entamée en 1996 à Poitiers par une vingtaine de jeunes gens dix filles et garçons sur scène, à peu près autant en coulisse qui n'ont pas craint, pour leur première création, de s'attaquer à un vrai «monstre» de la littérature européenne. Un classique où tout le monde a puisé (Shakespeare, Lessing, Molière...) et qui reste au fond peu connu. Démesurée et multiforme (mêlant fables, récits, poésie et genre dialogué), l'oeuvre, qui se traîne une réputation des plus sulfureuse, est à ranger aux côtés des Mille et Une Nuits et de la Divine Comédie. Dix jours de fêtes. Si l'on se prend autant au jeu de Jean Boillot et de ses acteurs, c'est d'abord parce qu'ils ont su raviver dans cette aventure ne fraîcheur qui leur ressemble. Une histoire de fin d'époque, entre Moyen Age et Renaissance, écrite de 1349 à 1351, peu après la grande peste qui ravagea Florence et dont Boccace fut témoin. L'argument tient en peu de mots. Fuyant l'épidémie, une bande de jeunes gens se réfugient à la campagne où ils vivent dix jours de fêtes à se narrer des contes galants pour oublier la mort.
A la recherche d'un texte pour poursuivre l'aventure