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Libération
Critique

Festival le Club des cinq jusqu'au 28 mai à Saint-Nazaire (02 40 22 91 36), Hip-hop à message. Des créateurs mènent une réflexion politique et artistique. Saint-Herblain (02 40 12 14 34), La Roche-sur-Yon (02 51 47 83 83). Squatt'age Théâtre des Arts, Cergy-Pontoise (01 34 20 14 25), jusqu'au 15 mai à 20 h 30. (Accrorap, Eric Mezino, Kader Attou

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publié le 11 mai 1999 à 0h57

Même si les compagnies sont encore fragiles, ne serait-ce que parce

que peu d'entre elles disposent d'un lieu, l'implantation du hip-hop sur la scène contemporaine est désormais irréversible. Le nombre croissant de créations, véritables propositions artistiques et non plus simples démonstrations, le prouve. D'autant que les compagnies ne sont plus programmées uniquement dans des minifestivals thématiques, mais intègrent les saisons. Le contenu des spectacles se modifie aussi et les projets se personnalisent. On quitte le seul divertissement, bien que cette dimension demeure, pour gagner un espace plus politique, souvent en relation avec les origines des chorégraphes. C'est évident avec le nouveau spectacle de la compagnie Accrorap, présenté dans le cadre du festival du Club des cinq, qui réunit plusieurs structures (la Scène nationale de Saint-Nazaire, le CRDC-Onyx de Saint-Herblain et le Manège de la Roche-sur-Yon). Cette création, M'panandro-le maître de cérémonie, se présente sous la forme de deux pièces de trente minutes. Eric Mezino et Kader Attou ont ressenti le besoin de mener chacun à bien des projets très personnels.

Danse très physique. Eric Mezino est né à Madagascar, d'un père italien et d'une mère malgache. Il arrive en France à l'âge de 3 ans avec son père, chassé violemment du pays au moment de l'indépendance. Sa mère est restée là-bas et son père a toujours refusé de lui apprendre la langue, la culture de ce pays où il a vécu quarante ans. C'est donc très logi