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Libération

Jean Clottes soutient les inventeurs de la grotte Chauvet. Au tribunal hier, le conservateur s'est dit «très choqué» par la tentative de spoliation de la découverte.

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publié le 11 mai 1999 à 0h57

Lyon envoyée spéciale

Sale temps pour les trois hauts fonctionnaires de l'Etat qui comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Lyon pour faux en écriture et usage de faux. Il est reproché à Maryvonne de Saint-Pulgent, ancienne directrice du patrimoine, à Patrice Béghain, ancien directeur régional des affaires culturelles, et à Jean-Pierre Daugas, conservateur régional de l'archéologie, d'avoir voulu spolier les trois inventeurs de la grotte Chauvet, en Ardèche, près de Vallon-Pont-d'Arc (Libération d'hier). Tout au long d'une audience qui devait durer sept à huit heures, l'étau s'est resserré autour des trois fonctionnaires sous le feu des questions très précises du président Daniel Muller.

Le 18 décembre 1994, trois spéléologues amateurs, Jean-Marie Chauvet, par ailleurs agent territorial employé par le ministère de la Culture, Eliette Brunel et Christian Hillaire faisaient par hasard la découverte du siècle après Lascaux en matière de grotte ornée. Le fameux faux en écriture, c'est une autorisation temporaire de prospections archéologiques destinée à rembourser Jean-Marie Chauvet des frais engagés pour protéger la grotte, établie à la demande de Jean-Pierre Daugas et signée par Patrice Béghain. Elle a été rédigée le 2 janvier et antidatée au 14 décembre, soit quatre jours avant la découverte. Cette autorisation, qui s'est peu à peu transformée dans le discours et les communiqués du ministère de la Culture en ordre de mission de prospection, a été utilisée pour p