Washington de notre correspondant.
Michael Eisner contre Jeffrey Katzenberg: le match opposant deux des poids lourds de Hollywood n'a pas déçu les foules qui se sont pressées tout au long de la semaine dernière au tribunal de Los Angeles, où se déroule le procès intenté par Katzenberg (ex-directeur des studios Disney de 1984 à 1994) à Eisner (patron de Disney depuis 1984). Ce dernier un des plus secrets titans de Hollywood a comparu comme témoin, sous le regard glacé de son ex-protégé devenu rival depuis qu'il a fondé (avec Spielberg et Geffen) DreamWorks SKG, qui ambitionne de défier Disney. La confrontation, par avocats interposés, a tourné par moments au pugilat. On a pu entendre Eisner reconnaître avoir dit qu'il hait «ce nabot» (Katzenberg mesure 1,60 m) et l'accuser d'avoir «coûté des centaines de millions de dollars» à sa compagnie en produisant une succession de fours. Katzenberg l'a accusé en retour d'être «un menteur» qui l'a privé «par pure vindicte personnelle» des bonus auxquels il avait droit pour avoir produit les énormes succès qu'ont été le Roi Lion ou Toy Story.
Mauvais goût. Ce fut, commente le Washington Post, «un moment exceptionnel où les titans du show-business (") ont lavé leur linge sale sous les feux de la rampe». Mais le procès a également brisé un des tabous de Hollywood: faire de l'argent est la seule obsession de l'usine à rêves, mais en parler publiquement et étaler la cupidité maladive qui se cache derrière les fastes du «glamour» relevait