«La science, c'est se faire plaisir avec rigueur. L'art c'est se
faire plaisir avec référence.» Cette définition fantaisiste signée Michel Jacquelin résume assez bien l'esprit «dada» de son spectacle. Présenté au théâtre de la Cité internationale, en avant-goût du festival de marionnettes Scènes ouvertes à l'insolite, la Chambre du professeur Swedenborg rend hommage à tous les génies frappadingues qui agitèrent l'Europe artistique et scientifique du début du siècle. Kurt Schwitters, Albert Einstein, August Strindberg, Franz Kafka, Fernando Pessoa, Camille Flammarion et surtout Marcel Duchamp.
Faux frère de Duchamp. Reprenant à son compte les principes/aberrations des jeux de mots et d'objets du fameux créateur, Michel Jacquelin lui imagine un faux frère, Duchamp Duchamp, inventeur du «living ready-made» et légataire universel du professeur. Lequel, malgré les apparences loufoques de cette histoire, s'inspire de l'authentique Emmanuel Swedenborg, ingénieur suédois du XVIIIe siècle barré dans les recherches les plus farfelues, notamment la communication avec les esprits et les anges. Schizophrène et grand mystique une Eglise swedenborgienne a vu le jour en son temps , il a inspiré à Kant l'un de ses ouvrages métaphysiques et à Michel Jacquelin son mémoire de maîtrise d'arts plastiques.
La fiction lui colle une femme de chambre sourde muette «d'origine lapone», Hanna Hurri (magistralement interprétée par Odile Darbelley qui cosigne la mise en espace avec Jacquelin), chargée d'