A mort la mort!, de Romain Goupil (présenté en ouverture de la
Quinzaine des réalisateurs), est un autoportrait pontifiant en même temps qu'une manière de bilan testamentaire sur la génération soixante-huitarde. Les nombreux enterrements d'amis plus ou moins proches (sida, overdose, suicide) donnent l'occasion à Thomas, éditeur de son métier (Goupil himself), de sauter humanitairement ses vieilles camarades de cellule et d'émettre des pensées profondes immédiatement formatées en slogans. Il lui reste quand même un peu de temps pour profiter de son merveilleux appartement parisien avec terrasse, de sa femme ravissante, et de ses nombreux enfants à l'égard desquels il fait preuve d'un talent éducatif d'une «coolerie» à toute épreuve. A quoi s'ajoute un certain nombre de jeunes maîtresses échappées d'un clip de Robert Palmer. Il en ressort que l'auteur de Mourir à 30 ans est un sex-symbol irrésistible doublé d'un intellectuel fascinant: capable de critique et d'autocritique (quel recul!); il a toujours le dernier mot, qui consiste surtout à affirmer, au nom de son passé militant héroïque, son droit inaliénable à «jouir ici et maintenant». Tant mieux pour lui.
Passages dans la nuit, d'Andreas Kleinert (Quinzaine des réalisateurs), est un film allemand en noir et blanc assez gris. Le héros, Walther, est à la fois obsédé par une usine désaffectée dont on imagine qu'il a été le patron autrefois, et par une certaine idée du mal qu'il entreprend de combattre dans le métro berlinois, la