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Interview

Leos Carax. Cinéaste, réalisateur de «Pola X»«Nous dépasser, ou sombrer» «L'animal privé» évoque le cinéma, l'argent,la guerre, l'amour""

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publié le 14 mai 1999 à 1h01

Né en 1960, Leos Carax revient sur la Croisette avec Pola X, son 4e

long métrage. Rétif aux interviews, il a répondu à la suivante par écrit.

Sauriez-vous mieux dire aujourd'hui pourquoi ou pour qui vous filmez?

On fait des films parce que, souvent, il n'y a personne à qui parler.

On fait des films pour des morts et des fantômes. Et si par miracle ces films aident quelques vivants à exister, à «vivre à fond leur vie cachée», tant mieux alors.

Votre rencontre avec Guillaume Depardieu?

J'ai longtemps pensé que je n'arriverais jamais à faire de Pierre; ou, les ambiguïtés un film, parce que jamais je ne trouverais un Pierre et une Isabelle. C'est après avoir découvert par hasard le visage de Katerina Golubeva, dix secondes sur un écran à Berlin, que la chose a commencé à devenir possible. Puis, deux ans plus tard, j'ai rencontré Guillaume, et l'ai tout de suite beaucoup aimé. Sa confusion d'aristo-voyou, sa beauté, sa jeunesse, sa féminité, ses ambiguïtés. Il serait un parfait Hamlet.

Ensuite, le film ne peut plus exister sans ces êtres-là. Ç'avait été la même chose pour mes films précédents; ils devaient se faire avec Juliette Binoche, Mireille Perrier, et Denis Lavant, ou ne pas être faits. Le choix du garçon et de la fille est toujours le tout premier pas vers un projet de cinéma. Même les années où je ne suis pas encore sûr de quel film je vais faire, ni même si je vais jamais en refaire un, je cherche. La recherche pour la fille et celle pour le garçon sont différentes. Il s'agit