Menu
Libération
Interview

Action. Lynne Ramsayl, réalisatrice de «Ratcatcher».«Le ralenti, un effet assez fascinant»

Article réservé aux abonnés
publié le 15 mai 1999 à 1h02

Lynne Ramsay, jeune cinéaste écossaise, a déjà été doublement primée

à Cannes pour ses court métrages. A propos de l'utilisation fréquente du ralenti, qui souligne une tendance de Ratcatcher, son premier long métrage, à «esthétiser» la misère, elle se défend avec coeur à la table d'un jardin: «Je m'en sers dès le générique, ça me semble une bonne manière d'aborder le film et ça le résume plutôt bien. C'est un mouvement ralenti assez surréel, presque onirique,qui passe brutalement à la vitesse normale, comme si on était ramené de force à la réalité. «Mon film effectue souvent ces mouvements d'aller-retour entre un certain réalisme social et un style poétique qui tente de prendre en charge le point de vue et l'imaginaire d'un enfant. Le ralenti peut avoir un effet assez fascinant, hypnotisant, comme s'il nous plongeait dans un état de semi-rêve. Il faut juste être très prudent pour ne pas tomber dans la complaisance. J'ai essayé de rester assez intuitive dans mes choix pendant le tournage, comme pour cette scène où l'enfant prend le bus et voit défiler son quartier, le bref ralenti souligne un détail dans sa vision, comme une forme de concentration particulière et furtive. Je cherche également beaucoup ça dans le travail sur le son, en ne conservant qu'un détail: le plan semble silencieux et le film paraît ralentir comme dans un songe. Parfois ça marche, d'autres pas. Nous avons essayé beaucoup de choses sur ce tournage. Peut-être que, dans deux ans, je regarderai certaines