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Libération
Reportage

L'Afrique trouve une petite lumière. En perte de vitesse, le continent est surtout représenté au «village» mis en place par le comité d'entreprise d'EDF-GDF.

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publié le 15 mai 1999 à 1h02

Un espace en bordure de mer, cerné par les habituelles tentes

blanches, mais où l'on peut entrer librement, s'asseoir, voir des expos et même des films, le tout gratuitement et sans badge, à Cannes" ça ressemble à un mirage. Tellement incroyable que presque personne n'y croit et que l'endroit est encore à peine fréquenté: c'est le «village africain», installé sur le port par la CCAS. Un sigle assez rébarbatif, qui dissimule le plus grand comité d'entreprise de France, celui des électriciens et des gaziers. Ce mammouth méconnu de l'action culturelle, a priori assez incongru dans le monde platiné du festival, y introduit depuis deux ans une note de convivialité inouïe ­ une manifestation ouverte même aux Cannois ni festivaliers ni gaziers ni électriciens! ­ assortie de préoccupations agitatrices un peu décalées: la défense et l'illustration, à cinquante mètres du «bunker», d'autre chose que le pur média-bizness. L'an dernier, la CCAS soutenait ainsi la musique et les films algériens, cette année, elle annonce une autre couleur de solidarité, «Noir, black, negra», en mettant l'accent sur la culture noire de l'Afrique et de la diaspora caraïbe et américaine. Classiques et nouveautés. Dans la petite agora de 3 500 m2 qu'elle a reconstituée près du débarcadère des bateaux des îles de Lérins, au pied du «bunker», la Caisse a disposé une halle couverte, circulaire, meublée de bancs qui entourent une «scène» de plain-pied, au sol de sable rouge. Le baobab en moins, c'est un «guéou»