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Libération
Portrait

Steven Soderbergh. Cinéaste, auteur de «The Limey»Fraîcheur de vivre à Hollywood. Le Louisianais prolifique, sur la touche puis relancé par «Hors d'atteinte», a retrouvé le plaisir de filmer.

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publié le 15 mai 1999 à 1h02

Dix ans après la palme d'or de Sexe, Mensonges et Vidéo, qui

pourrait s'aventurer à décrire le style de Steven Soderbergh? Ses films s'enchaînent si vite qu'on aurait du mal à lui donner un âge (36 ans) et qu'il avoue lui-même peiner à se souvenir de certaines de ses oeuvres (King of The Hill, A fleur de peau"). A 8 h 30, ce matin de mai au temps clair de Los Angeles, le réalisateur de Louisiane répond au téléphone de son bureau, d'une voix posée, relâchée, chaleureuse: «J'ai toujours le sentiment d'être un apprenti, dit-il. Tout ce que je sais de moi après huit longs métrages, c'est que, par nature, je suis toujours sur la brèche. Dès que j'achève un film, j'ai besoin d'en commencer un autre. Dans un registre totalement différent.» Ces jours-ci, avant l'expédition cannoise, Soderbergh se projette les longs métrages de Ken Loach, qu'il vient de rencontrer et dont il ausculte le «naturalisme». Après la réussite de Hors d'atteinte, qui l'a miraculeusement remis sur les rails, il prépare un film à gros budget «inspiré d'un fait réel», avec Julia Roberts («si les studios savaient que je demande conseil à Ken Loach"» ). Dans l'intervalle, il a réalisé sur le vif The Limey, un petit film noir avec Terence Stamp et Peter Fonda. Une bizarrerie expérimentale exubérante qu'il présentera samedi à minuit en marge de la compétition, dans l'amphithéâtre Lumière où il déclarait en 1989, vaguement embarrassé par sa palme d'or de jeune homme: «J'imagine qu'à partir de maintenant c'est la dé