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Critique

Et aussi.(L'Empereur et l'assassin, de Chen Kaige, Siam Sunset de John Polson, The Last September de Deborah Warner, The War Zone de Tim Roth, Peau neuve d'Emilie Deleuze

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publié le 17 mai 1999 à 1h03

L'Empereur et l'assassin, de Chen Kaige, ressemble à un album

conforme à tous les clichés sur l'empire du Milieu, pays de la multitude et des supplices chinois. Grandes manoeuvres, chromos décoratifs et intrigues amoureuses niveau Obao remplissent un monotone dépliant touristique sur le règne tragique (mais nécessaire) du premier empereur de Chine, le roi Qin, qui unifia la Chine dans le sang. A part la jolie scarification SM que Gong Li se fait sur la joue, pas un plan ne vient réveiller le spectateur.

Au milieu de films bloqués dans une pose auteuriste, Siam Sunset, premier long métrage de l'acteur australien John Polson, ferait presque office de bouffée d'air. Un Frigidaire tombé du ciel donne un grain de fantaisie à cette petite comédie où se débat avec flegme le gentil Linus Roach, interprétant un chimiste poursuivi par la poisse jusque dans le désert.

Malheureusement moins initiatique qu'académique, The Last September, premier film de la metteur en scène de théâtre Deborah Warner, décrit l'éveil à la conscience d'une jeune fille de l'aristocratie en 1920 en Irlande du Sud, sur fond de troubles indépendantistes. Il y a heureusement sa comédienne fétiche Fiona Shaw, superclasse et porte-parole de la discrète proposition lesbienne du film.

The War Zone, première réalisation de Tim Roth, dénonce en Scope bleuté la tragédie de l'inceste père-fille. Vu à travers l'oeil effaré du frère, ado acnéique et puceau, cette affaire nous a laissés bien perplexe" Stylistiquement chiadé, le