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Libération

Rushes. Choisis ton camp!

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publié le 17 mai 1999 à 1h03

Parmi d'autres, la métaphore du téléscope sied bien au festivalier

cannois, condamné à adapter en permanence son outil critique. L'astronome aussi, selon qu'il entend observer le nuage de Magellan ou la galaxie d'Orion, procède à des réglages de son instrument. Proches ou lointains, glacés ou brûlants, inertes ou filants, les films sont comme des étoiles sur lesquels il faut, dans le tempo du festival, faire très vite la mise au point, sous peine de ne pas les saisir, les comprendre, ou même les voir. Chahine et son Autre ont fourni un bel exemple de ces nécessaires gymnastiques optiques. Ruiz aussi mais à sa manière, c'est-à-dire à l'envers puisqu'il nous recommanderait plutôt de nous déshabituer de Proust avant de juger son Temps retrouvé" Quelque chose là-dedans heurte pourtant le bon sens cinéphilo-démocratique hérité au moins de Henri Langlois, qui veut que tous les films soient égaux et donc comparables. Mais peut-on, par exemple, comparer le dernier film du réalisateur porno John B. Root et le prochain film de, mettons, Jean-Paul Rappeneau?

Il va sans doute falloir. En tout cas, il faudra dès ce soir choisir son camp puisque, dans l'enivrante pénombre des fêtes cannoises, s'affronteront, d'une part, la gigateuf orchestrée par Unifrance au Palm Beach pour ses 50 ans et, d'autre part, une réception donnée par quelques poids lourds de la production X européenne. Unifrance, c'est l'agence officielle pour la promotion du cinéma français à l'étranger. Porno exclu. Tout le cin