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Libération
Critique

Le décevant huitième film d'Atom Egoyan met en scène une jeune Irlandaise enceinte à la merci d'un quinquagénaire anglais obsédé par la nourriture. Felicia reste en gestation Le Voyage de Felicia (Canada, Sélection officielle, en compétition) d'Atom Egoyan, avec Bob Hoskins, Elaine Cassidy, Peter McDonald et Arsinée Khanjian; 1 h 56.

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publié le 18 mai 1999 à 1h04

Parmi les films très attendus de la Sélection officielle, Felicia's

Journey (le Voyage de Felicia) d'Atom Egoyan figurait dans le quinté de tête. La déception ressentie au fil de la projection est proportionnelle à ce désir que l'on avait de voir le nouvel opus d'un auteur parmi les plus créatifs de ces dix dernières années et qui, avec De beaux lendemains, présenté à Cannes il y a deux ans, avait atteint un point de perfection absolument traumatisante. On a beau retourner l'affaire dans tous les sens, secouer les branches du film ou fouiller le fond de ses poches, rien n'y fait, ça ne va pas: ce huitième long métrage du cinéaste canadien est aussi le premier qu'il rate à peu près complètement.

Angoisse de l'enfantement. Adapté d'un roman de l'écrivain irlandais William Trevor, le film est présenté par Egoyan comme une variation sur le conte de la Belle et la Bête. Felicia (Elaine Cassidy) est une jeune fille qui quitte sa bourgade irlandaise pour Birmingham, dans la région industrielle des Midlands. Elle cherche désespérément son fiancé, qui s'est engagé dans l'armée britannique et n'a plus donné signe de vie. Felicia est toujours amoureuse et porte dans son ventre l'enfant de son amant volatil. Sur le chemin de son enquête, passablement hagarde, elle croise Hilditch (Bob Hoskins), qui lui propose de l'aider. Bien sûr, on ne se méfie jamais assez de ce genre d'élan de sollicitude, surtout de la part d'un type qui visionne en boucle une émission culinaire, Bonne appetite, pou