Cette villa était une perle: 554 mètre carrés sur trois niveaux,
onze chambres, une piscine superbe, surplombant la baie de Cannes; c'est devenu un bunker. Sur ordre de la justice, toutes les pièces donnant sur la mer ont été murées, les baies vitrées, cassées. Le mobilier, saisi. A l'entrée d'Helen Roc, «le dernier symbole de ma vie d'avant», Pierre Botton, 43 ans, vous accueille devant un panneau «A vendre». A ceux qui arrivent de la Croisette qu'aujourd'hui il boude, il demande: «Alors, y a de la star?» Splendeurs et misères d'un ancien bouffon, faiseur et jouisseur, devenu un perdant magnifique, plein de dettes («Je ne les compte plus, ça n'a plus de sens»)" «Je casse, j'expie.» La piscine, qu'il remplissait de langoustines pour une fête, fuit en longues traînées blanches. Il a loué un Karcher pour nettoyer. Il vient de passer la tondeuse, histoire de rendre tout ça plus présentable, pour d'éventuels acheteurs. Mais les gens viennent surtout par curiosité. Il faut dire que ça vaut le coup d'oeil. Botton a tout pété à la masse, lui-même. «Je casse, j'expie», dit-il, toujours marqué par ses 602 jours en taule, pour abus de bien social. L'ex-nabab a aussi aidé, comme manoeuvre, à monter les murs de moellons destinés à cloisonner les pièces construites illégalement. Au total, il a dû détruire ou murer 260 m2.
Cette villa, le gendre de Michel Noir l'a achetée 11 millions de francs en 1991. Avec les travaux (dont un pilier de 27 mètres pour soutenir la piscine), elle lui est fin