Les producteurs abonnés aux sélections cannoises ne viennent pas
toujours des Champs-Elysées ou de Los Angeles. Christian Lamarche, par exemple, descend de Lille et n'a jamais quitté sa province. Ce qui n'empêche pas ce quadragénaire placide d'accumuler les «tickets» au festival: mercredi, il faisait coup double avec l'Humanité, de Bruno Dumont (en compétition pour la palme), et Qui plume la lune?, de Christine Carrière (à la Quinzaine). L'an dernier, il était venu accompagner la Vie rêvée des anges. Et l'année précédente, la Vie de Jésus.
4 millions par an. Ces films, Lamarche ne les a pas initiés, mais il leur a apporté son coup de pouce. Ou, plus exactement, celui, nullement négligeable, du Centre régional de ressources audiovisuelles du Nord-Pas-de-Calais (Crrav) qu'il dirige. Dans le milieu des «professionnels de la profession», c'est un homme de l'intervention régionale. Ce «Flamand très patient» (comme il se définit lui-même) a débuté aux affaires culturelles de la mairie de Tourcoing «par hasard», après des études de sociologie: «Ça a été une révélation, avant ça, je n'avais jamais pensé que le travail pouvait être intéressant.» De là, il passera à l'Atelier lyrique de Jean-Claude Malgoire, première étape d'une carrière de gestionnaire artistique poursuivie, ensuite, au Studio du Fresnoy auprès d'Alain Fleisher. C'est en 1996 qu'il a pris la tête du Crrav, à un moment où cette structure, créée il y a une douzaine d'années, abordait un tournant.
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