Un peu de série B et d'épouvante sur la Croisette. Un public
majoritairement jeune s'est précipité pour voir The Blair Witch Project, premier film américain de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez dont la réputation était qu'il faisait «très très très peur». Banco. Bleu de trouille, on est également vite béat d'admiration devant ce «petit film» à la fois malin comme un singe et complètement expérimental.
Heather, Joshua et Mike, trois étudiants du Maryland, sont sur les dents. Ils partent réaliser leur premier documentaire sur une légende de sorcière qui subsiste dans un bled du coin. Excités comme des puces, ils se filment en permanence, s'envoient des vannes, glosent sur un mystérieux rapt d'enfants au début du siècle. Dès leur première nuit dans la forêt, il leur semble que quelque chose cloche. Le lendemain, ils perdent la carte" Bientôt, il devient évident qu'on les suit. Pour preuve, les curieux amoncellements de cailloux le matin devant leur tente, et tous ces inquiétants mobiles ou figurines de brindilles suspendus le long du chemin. Puis les cris et les hululements de la nuit se font plus précis.
Sans effets spéciaux. On retrouve l'idée immémoriale du bois maléfique dont on ne trouve plus la sortie, et la peur panique qui s'empare lentement d'un groupe (comme dans Territoire, de Ruiz, tourné dans les années 80). Pas un seul effet spécial ne vient traduire la présence hostile qui traque sa proie. A la place, une utilisation habile de la vidéo: les images du film sont cens