L'an dernier, à la Winter conférence de Miami, les Basement Jaxx
jouaient dans un bar minuscule et cette année dans tous les grands clubs. C'est que Simon Ratcliffe et Felix Buxton font la une des magazines anglais: DJ, Muzik et The Face leur ont consacré deux articles majeurs en mars et mai, ce qui ne se fait jamais. Leur premier album, Remedy, bénéficie d'une hype qu'on n'avait plus vu en Angleterre depuis des mois. Tous les DJ majeurs, de Daft Punk à Armand Van Helden ou Roger Sanchez, voient en eux le «futur de la house». On a même inventé des termes pour cataloguer leur musique: «tech house» ou «punk garage».
Le cheminement des Basement Jaxx est pourtant commun dans la house. Ratcliffe et Buxton, 26 ans chacun, sont DJ et produisent des disques depuis 1994 à Londres. Longtemps, leurs noms et celui de leur label indépendant, Atlantic Jaxx Recordings, furent synonymes de qualité et de recherche. Ils se font connaître des spécialistes avec trois maxis de la chanteuse Corrina Joseph, I Wanna Get Down, I'm Though With You et Live Your Life With Me. Une trilogie fantastique qu'on peut ranger d'emblée parmi les cinquante meilleurs disques house des années 90. Les vocaux de Corrina révèlent une nouvelle voix de garage, via des paroles et mixes poignants. Le style Basement Jaxx est alors unique, symbolisé par le classique Be Free, à mi-chemin entre l'expérimentation (leurs sons sont souvent déformés, ils inventent même un gimmick en écho qui signe chacun de leurs disques) et un