Fin de la parenthèse cannoise. Revoilà de la détente, de l'action,
du suspense, de l'exotisme et même, longtemps proscrit, un bon vieux «casse» des familles bref, du cinéma. Et pas vulgaire. Les pyrotechnies, courses-poursuites, bastons et prétentions communes n'ont pas cours ici. La nuance a sa place dans ce Cyber Charade de Rio 007; l'humour, un doigt de pudeur, voire de grandeur.
Quand disparaîtra (bientôt) Sean Connery, pour qui l'on est d'abord là, on se le rappellera plusieurs fois, tel qu'en lui-même éternisé sur le retour, dans cet Entrapment forcément métaphysique. Par exemple, prononçant: «Si je suis en retard, c'est que je serai mort.» Le moyen de ne pas être ému, à entendre ainsi le vieux Robin Hollywood, toujours en lice après trois assauts du cancer (de la gorge, en lavallière brummellienne sur la Croisette), prononcer son propre éloge funèbre" On le reverra aussi, en boucle crépusculaire, pencher son front de «Guépard» fourbu sur la jeunesse éternelle endormie: yeux griffés, il contemple la fleur de chair comme il interrogerait l'abîme capiteux des âges, effleurant une mèche noire, une hanche nue qu'il voile. Maintien courtois à comparer aux écarts graveleux du dernier Clint Eastwood.
C'est que le temps est au coeur de Haute Voltige, littéralement. L'intrigue est vissée d'emblée en compte à rebours: «Millénaire moins seize" moins treize"» Puis ce calendrier en cul-de-sac fait l'objet de subdivisions temporelles de plus en plus subtiles, suivant ce qu'on pou