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Analyse

Les prétendantes. En sorties concurrentes, les démarques Cranberries et Texas. L'occasion d'une généalogie comparée. Texas, «The Hush», Mercury. The Cranberries, «Bury the Hatchet», Island. Chrissie Hynde

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publié le 26 mai 1999 à 1h11

L'équation jolie fille au micro + garçons musiciens a toujours été

d'une efficacité mathématique dans la musique pop, se résumant la plupart du temps à un «déterminisme» navrant: à elle l'attrait sexuel, à eux l'inspiration mélodique. Mais le rôle de potiche, qui commença à se craqueler avec Debbie Harry (Blondie) ou Siouxsie (& The Banshees), fut définitivement rendu obsolète par la grâce de Chrissie Hynde (Pretenders), l'une des premières femmes à manier la guitare aussi bien que le Rimmel, à s'afficher chef de bande et fière de l'être. Parmi la floraison de ces «groupes de garçons avec une fille qui commande», les Ecossais de Texas et les Irlandais des Cranberries partagent plus d'un point commun, outre la sortie concomitante de leurs nouveaux albums. Etude comparative.

Le créneau. Comme les Pretenders, Texas et Cranberries pratiquent à merveille la vulgarisation. Quand les premiers sont passés maîtres dans l'art de rendre le rock agréable même à ceux qui ne l'aiment pas, les Cranberries font subir le même «délavage» au folk celtique et à la pop anglaise (fin années 80 tendance Smiths, pompés sur Bury the Hatchet), alors que Texas «remâchouille» funk et soul. Mais là où les Pretenders, en vingt ans de carrière, en furent réduits à collectionner les tubes via des duos plus ou moins honteux (I Got You Babe, avec UB40), Texas et Cranberries écoulent des albums par wagons.

Le parcours. Elles ont toutes les deux la trentaine. D'un côté, Sharleen Spiteri, l'Ecossaise (de Glasgow)