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Libération
Critique

DANSE. Dans «Sous les pieds des citoyens vivants», Christophe Haleb revendique une homosexualité militante, voyante, masculine. Troublant. Histoire de folles . Sous les pieds des citoyens vivants, mise en scène de Christophe Haleb, samedi à 20h30 au théâtre Duchamp-Villon, centre commercial Saint-Sever de Rouen; tél.: 02.35.74.18.70

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publié le 29 mai 1999 à 1h13

Le public déborde du bar de la friche de la Belle de Mai de

Marseille. C'est sûr, c'est le sud qui se répand en palabres. Personne n'est pressé et le spectacle commencera avec du retard. «Marseille objectif danse» a invité la compagnie l'Azouze avec son récent spectacle Sous les pieds des citoyens vivants. Tout en entraves. Le blanc, celui de la mariée occidentale, est la couleur dominante du décor et des costumes. Les personnages d'un quotidien stylisé entrent par la porte, comme les spectateurs. Ils sont présentés dans la panoplie de l'homme et de la femme contemporains: un brin chic, un brin uniformisés. Le costume fait le moine, il le modèle même" La rêverie n'a aucune chance dans cet univers formaté, la danse non plus. Tout est entrave, de la jupe serrée aux éléments du décor qui enferment le décor.

Tout au long du spectacle, on ne quitte pas cette réflexion plutôt désespérante, la liberté brisée. Les danseurs sont des poseurs et ils nous irritent, nous qui nous sommes habitués à une danse plus divertissante. Et pourtant, parce que nous sommes en pleine fiction, parce que toute la compagnie a une bonne dose d'humour (parfois légèrement teintée de cynisme), le spectacle libère sa danse progressivement, pour finir en bal où l'on drague à deux ou à trois avant de s'éclipser dans la coulisse.

Décor mouvant. Ce qui frappe dans ce spectacle, beaucoup moins ébouriffé que les précédentes créations de Christophe Haleb, c'est la composition mixte: pas de danse sans texte, pas de da