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Libération
Reportage

«Don Giovanni, un psychopathe cohérent». Bryn Terfel, baryton gallois en voie de starisation, va tenir à Bastille le rôle-titre de l'opéra de Mozart. Rencontre rare.

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publié le 29 mai 1999 à 1h15

Fin avril. La saison d'opéra ne commence que dans quinze jours à

Glyndebourne, mais robes de soirée et smokings se sont déjà ajoutés aux moutons paisibles sur les pelouses de carte postale du prestigieux festival. L'événement? Le récital que donnent ensemble la mezzo Cecilia Bartoli et le baryton Bryn Terfel. Deux modèles d'exigence musicale et dramatique, tout autant appréciés de la critique que du public classique. Pour diriger le London Philharmonic, on a invité Chung Myung-Whun, artisan du dernier récital CD du duo pour Decca.

Précision, souplesse" Les airs des Noces de Figaro donnés sous un ciel bucolique confirment: Terfel et Bartoli sont les plus beaux et justes Figaro et Suzanne d'aujourd'hui. Mais c'est également l'occasion d'entendre en avant-première le Don Giovanni de Terfel, quelques jours avant la Bastille. Sur le parterre de lys blancs de la scène de Glyndebourne, son duo avec Zerline et son air du catalogue marquent un progrès par rapport au CD enregistré avec Solti: Terfel, qui chantait jusqu'à présent le rôle de Leporello, le valet du séducteur, est en train de prendre la tête de la course au Don Giovanni de l'an 2000. Grâce à toutes les qualités ­ timbre de bronze, précision et souplesse, richesse de la palette dramatique ­ qui ont fait de lui le chanteur le plus estimé du moment.

Quelques jours plus tard, pour son premier récital au Palais-Garnier, Terfel casse la baraque. Sa diction française dans Ibert n'a rien à envier à celle de Gabriel Bacquier, sa tru