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Critique

JAZZ. L'exemplaire Italian Instabile Orchestra se produit gratis à La Villette. Jazz libre à l'italienne Italian Instabile Orchestra. Ce soir et demain, à 21 h, à la Nef, grande halle de La Villette, entrée libre. Dernier CD: «Italian Instabile Festival» (Leo Records/Orkhêstra) .

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publié le 1er juillet 1999 à 23h53

Sans l'accueil triomphal reçu à Moers, festival de jazz cacophonique

et laboratoire idéal pour les chercheurs de sons européens (mais aussi pour quelques iconoclastes américains guère en odeur de sainteté dans leur pays), l'Italian Instabile Orchestra n'aurait probablement jamais survécu autant d'années. Sa présence, en 1992, à l'affiche d'une manifestation ayant soutenu par le passé le Globe Unity Orchestra d'Alexander von Schlippenbach et le Kollektief de Willem Breuker, avant de révéler le Vienna Art Orchestra et surtout l'étonnant (et éphémère) Creative Music Orchestra rassemblé par le polysaxophoniste chicagoan Anthony Braxton, devait en effet se révéler décisive quant à l'avenir d'un orchestre fondé en 1990 (il effectuera ses débuts officiels au Europa Jazz Festival de Noci) par le trompettiste (et bugliste) Pino Minafra. «Tout est permis.» Natif de Ruvo, un village des Pouilles, Minafra est apparu sur la scène internationale au début des années 80, à la fois comme un soliste surdoué et comme le leader charismatique de plusieurs formations réputées, dont un fameux Sud Ensemble, sextette (toujours actif) ayant longtemps sévi en Europe (France, Allemagne") et poussé même jusqu'au Canada. «L'Instabile a été conçu dans un seul but, assure ainsi l'intéressé, en finir avec cette idée reçue selon laquelle le jazz transalpin serait globalement conservateur, en ce sens qu'il contribue à accentuer l'aspect folklorique de l'Italie: barcarolles, carpaccio et cannellonis.»

De fait,