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Libération
Critique

World. Hayt du Maroc et banghra music (indienne) sont à l'affiche de la première édition de ce festival du Maine-et-Loire. Les Orientales, de l'authentique sans tics. Festival les Orientales, jusqu'au 4 juillet à Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et- Loire); tél: 02.41.72.62.02.

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publié le 3 juillet 1999 à 23h52

C'est une troupe marocaine qui ne ressemble à aucune autre qui a

débarqué à Orly jeudi. Slimania Bendellal, Saadia Bouhdjil, Ihssane Hadda et Rabia Affane ne sont pas des musiciennes professionnelles, mais des mères de famille. Totalement étrangères au circuit traditionnel du management artistique marocain, où très souvent la frontière entre promotion culturelle et touristique est incertaine, ces quatre femmes interprètent le hayt. Un genre musical arabophone méconnu au royaume chérifien, du pays chaouia, dans le triangle Casablanca-Mohammadia-Settat. «Il y a le hayt des femmes et celui des hommes. C'est notre tradition rurale d'exprimer en famille ce qui nous concerne», explique Slimania Bendellal, la plus volubile des quatre. «Nous n'avons jamais chanté en dehors du Maroc. De Casablanca ou d'ailleurs, les familles originaires de notre petite ville Ben Slimane viennent nous chercher en voiture pour animer entre femmes mariages, circoncisions, fêtes religieuses"»

Le hayt, avec les ciseaux. La semaine dernière, pour préparer leur premier festival, elles ont déjeuné entre elles avant d'enregistrer une cassette à l'aide d'un magnétophone. Ces quatre épouses, l'une d'un maçon et les trois autres de cultivateurs, s'accompagnent de percussions, dont une plutôt étrange. Une paire de ciseaux dont le claquement hache leurs improvisations et les vocalises guerrières qui clôturent chaque chanson.

Dans un Maroc où le vedettariat est présent dans tous les milieux musicaux, ruraux comme cit