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Libération
Critique

FESTIVAL LES TOMBEES DE LA NUIT. Jean-Bernard Vighetti concocte la manifestation rennaise. Il joue la carte de l'identité. Les Tombées de la nuit du 5 au 10 juillet à Rennes; tél.: 02 99 67 11 11.

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publié le 6 juillet 1999 à 23h50

A deux ou trois heures de train de Paris, des festivals témoignent

encore de l'originalité culturelle de leur région, en mêlant le respect de la tradition aux recherches les plus avant-gardistes. Les Tombées de la nuit de Rennes ­ qui fêtent leur vingtième anniversaire ­ sont chef de file en la matière. Atypique, ce festival investit les rues, les lieux historiques et les jardins de la ville avec ses conteurs décalés, ses musiques bretonnes métissées. Tournée vers la Bretagne, la programmation est aussi à l'écoute d'autres «pays» d'Europe, et a reçu nombre de troupes des arts de la rue, avant qu'elles n'explosent, comme Royal de Luxe.

L'âme des Tombées de la nuit, c'est Jean-Bernard Vighetti. Ce Breton aux lointaines ascendances piémontaises, a commencé par être maire d'une petite commune, Peillac, dans le pays de Redon. C'est en pays gallo ­ les bretons francophones ­ qu'il a créé la Bogue d'or, concours de chant traditionnel. En 1975, un festival d'art sacré qu'il avait monté sur vingt-cinq communes autour de Redon avait rencontré un grand succès; il en fut propulsé à la tête de l'office de tourisme de Rennes, et de là à celle desTombées de la nuit.

«En mars 1980, on m'a proposé de programmer une manifestation pour les Rennais qui ne partaient pas et pour les touristes. Elle devait avoir un caractère populaire et mettre en avant le coeur historique de la ville, que les milieux populaires avaient du mal à se réapproprier. J'ai tout de suite voulu en faire une vitrine de la cré