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Libération

Fâcheries pour des orgiesL'Eglise hongroise attaque l'exposition de Hermann Nitsch.

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publié le 9 juillet 1999 à 23h47

Budapest de notre correspondante

Trois alertes à la bombe, des politiciens qui s'affrontent à la télé et le ministère de la Culture qui menace de fermer l'exposition: l'artiste autrichien Hermann Nitsch provoque un tollé en Hongrie. Sise dans le petit musée d'art contemporain de Kiscelli, sur une colline de Buda, l'exposition «Théâtre d'orgie et de mystère» retrace le spectacle qui fit scandale en Autriche l'été dernier. Une installation vidéo, des panneaux photo et un décor liturgique racontent le happening des actionnistes qui, six jours durant, ont sacrifié des animaux avant de les consommer, mêlant les symboles de la religion chrétienne à leur orgie dionysiaque.

L'Eglise s'en mêle. L'exposition, ouverte le 18 juin, passait presque inaperçue au milieu des nombreux festivals de l'été, jusqu'à ce que l'Eglise s'en mêle. Les évêques de Hongrie se sont offusqués qu'une telle manifestation se déroule dans une église. Le musée Kiscelli est en effet installé dans un ancien cloître et une église de l'ordre de la Trinité du XVIIIe siècle. Toutefois, seuls subsistent les murs de l'édifice, désaffecté depuis l'empereur Joseph II (fin XVIIIe) et qui a servi tour à tour d'hôpital et de caserne militaire. Quoique le bâtiment ne soit plus consacré depuis longtemps, «c'est un lieu saint et un tel sadisme insulte les croyants», martèle Zsolt Semlyén, secrétaire d'état à la Culture (droite). Selon lui, l'offense faite à la communauté catholique relève d'une atteinte aux droits de l'homme. «L