Un Shakespeare dans la cour d'honneur pour l'ouverture du 53e
Festival d'Avignon, à 22 heures: les apparences sont sauves. D'autant qu'il s'agit d'une vraie création, d'une pièce Henri V très peu connue en France (elle a pour cadre la bataille la défaite d'Azincourt) avec un jeune acteur à la renommée grandissante, Philippe Torreton, premier rôle au cinéma (un césar pour Capitaine Conan de Tavernier) et figure talentueuse de la Comédie-Française, qu'il a quittée il y a quelques mois sur fond de polémique après un triomphe dans les Fourberies de Scapin.
Peu de créations. Des éléments qui justifient la curiosité mais ne masquent pas la forêt: si le festival est toujours renommé et fréquenté (il attend, cette année encore, près de 100 000 spectateurs dans le in, trois ou quatre fois plus dans le off), il n'est plus le creuset de la création théâtrale hexagonale. Sur les quinze spectacles français, huit ont été créés ailleurs. Et plusieurs viennent à Avignon à l'issue d'une longue tournée. Leur qualité n'est pas en cause. L'Opérette imaginaire de Novarina mise en scène par Claude Buchvald, Henri IV de Shakespeare revu par Yann-Joël Collin et Requiem pour Srebrenica d'Olivier Py pour n'en citer que trois font partie des bons spectacles de la saison. Et l'on peut se réjouir qu'ils élargissent leur public en venant à Avignon. Mais le constat demeure: le festival, une ligne de départ pour beaucoup, tend à se transformer en aire d'arrivée. Il y a moins d'attente, d'enthousi