São Paulo envoyé spécial
Le théâtre de Mônica Simoes se visite. Il suffit de sonner à la porte d'un petit appartement, au cinquième étage d'un immeuble de São Paulo. Vous entrez dans un salon où un enfant joue avec un ordinateur. Il y a des affiches au mur, du fouillis sur les tables. La maîtresse de maison vous offre un café, des gâteaux et finit par se diriger vers ce qui ressemble à une boîte à cirages, posée dans un coin de la pièce. Vous pensez que cela doit être le coffre à apéritifs dont elle va sortir une bouteille de cachaça. Mais il n'y a rien à l'intérieur, seulement une ouverture de chaque côté. D'un carton à chaussures, Monica sort délicatement des personnages qui tiennent dans le creux de la main. Bienvenue dans l'univers de Caixa de Imagens, le plus petit théâtre du monde et le seul à faire en permanence salle pleine puisqu'il n'admet qu'un seul spectateur. Ce dernier se couvre la tête d'un tissu noir, à la manière des photographes d'autrefois. Il colle son oeil au trou de la boîte montée sur un trépied. C'est parti pour quatre minutes de représentation en musique (les écouteurs sont compris dans le ticket d'entrée).
«Héros sans caractère». Le système est ancien. Les boîtes théâtrales étaient fréquentes sur les foires européennes aux XVIIIe et XIXe siècles. Elles ont connu diverses variantes selon les époques, des kaléidoscopes aux zootropes. On en trouve aujourd'hui encore dans des fêtes de village au Brésil. Caixa de Imagens en a fait la scène unique de ses