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Critique

Montreux jazz festival. Le dernier roi du blues fêtait cinquante ans de musique. L'impossible monsieur B.B. Montreux Jazz Festival Ce soir à 20h30, à l'auditorium Stravinski: Khaled, Jovanotti, Oscar D'Leon (Rens. 41 21 963 82 82).

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publié le 9 juillet 1999 à 23h47

En mai 1970, au Carnegie Hall de New York, Riley B. King fêtait ses

vingt ans de carrière en compagnie de quelques amis triés sur le volet, dont Elvin Jones, Eddie «Cleanhead» Vinson, T-Bone Walker et Big Joe Turner. Deux décennies plus plus tôt en effet, l'ancien ouvrier agricole filiforme d'Indianola, Mississippi, avait enregistré ses deux premiers 78 tours (Miss Martha King/When Your Baby Packs Up and Goes et Got The Blues/Take a Swing With Me), pour Bullett, le label r'n'b fondé par Jim Bulleit.

A l'époque, l'accueil critique s'était révélé plutôt tiède, pour ne pas dire désobligeant. «Ce chanteur de blues sudiste a peut-être du talent» pouvait-on ainsi lire dans Billboard, «mais en ce cas celui-ci est noyé par un orchestre bruyant et des arrangements brouillons.» Et la bible du showbiz de pronostiquer au nouveau venu une carrière du genre météorique avec atterrissage brutal à la clé.

Trois ans plus tard, non seulement B.B. King ne s'était pas ramassé, mais son nom figurait en tête des charts du même magazine, accolé à un titre emprunté à Lowell Fulson: Three O'Clock Blues. Et à l'exception d'un passage à vide, entre 1961 et 1966, consécutif à un choix de répertoire malheureux, le Blues Boy ne devait plus jamais quitter les sommets bleutés. L'année 1970 se révélant même particulièrement prospère, puisque, outre l'anniversaire du Carnegie, il devait connaître l'un de ses plus gros succès avec The Thrill Is Gone (repris récemment sur la BO de Payback), ouvrir la tournée US d